E ) Un nouvel espoir (1993-2001) :

1) Les préludes au retour :

En 1993, les japonais rééditent les trois albums de Taï Phong en CD. Le premier album et " Windows " bénéficient de titres bonus : " North for winter ", " Let us play ", " Dance ", " Back again " et " Cherry ", des chansons sorties uniquement en 45 tours à l'époque. Les rééditions sont accompagnées de livrets détaillés incluant une discographie complète, les textes des chansons ainsi que l'histoire du groupe à travers ses disques, la musique du moment et les critiques. En somme, tout ce qu'on ne trouvera pas sur les pressages français : WEA se contentera de rééditer les albums tels qu'ils sont parus dans les années 70, sans biographie, sans texte de chanson ni titre bonus. De plus, ces rééditions n'ont pas fait l'objet de grosse promotion. Seuls des fans avisés peuvent les trouver au hasard des bacs consacrés à Jean-Jacques Goldman.
La même année, Jean Mareska fait réenregistrer " Sister Jane " pour deux compilations : " Génération slows " (Flarenach) et " Méga summer hits " (Vogue). Bien que le titre soit crédité à Taï Phong, il n'y a aucun membre du groupe d'origine parmi les musiciens. Le chanteur dont le timbre de voix haut perché rappelle celui de Jean-Jacques Goldman s'appelle Hervé Acosta. Le projet n'avait pas emballé Stéphan Caussarieu. Khanh, lui, n'était pas au courant. Mais tous deux ont pu découvrir les extraordinaires capacités vocales d'Hervé Acosta. Cette petite aventure anodine allait être le point de départ d'un retour discographique du groupe.


2) Sun :

" Sun " est l'album du retour de Taï Phong, 21 ans après " Last flight ". Le disque ne s'est pas fait du jour au lendemain puisqu'il a fallu sept ans pour le sortir.
La rencontre avec Hervé Acosta avait décidé Khanh et Stéphan à se relancer dans l'aventure Taï Phong. Stéphan avait beaucoup écrit en anglais dans cette optique et Khanh avait toujours des titres en réserve. Pour ce nouvel album, chacun a fait des maquettes de son coté. Khanh a travaillé avec Hervé Acosta. Stéphan, lui, a enregistré avec sa propre voix. Vers 1995, ils présentent leurs titres à Jean Mareska et lui proposent de produire un album à moindre coût. L'approbation de ce dernier ne se fait pas attendre, c'est sans hésiter qu'il donne son accord. De son coté, Stéphan a contacté Michael Jones pour qu'il participe à l'album mais celui-ci, très pris par ses activités avec Jean-Jacques Goldman, a refusé.
Il y avait, cette fois, la volonté de retrouver un travail de groupe, contrairement au troisième album. Khanh et Stéphan, les deux têtes pensantes et seuls compositeurs de Taï Phong, ont choisis leurs titres en essayant d'harmoniser, d'homogénéiser le contenu du futur album. Hervé Acosta a bien sûr été intégré comme chanteur. Et, au trio de base, est venu s'ajouter Angelo Zurzolo, une vieille connaissance du groupe puisqu'il avait été un des six claviers remplaçant Jean-Alain Gardet lors des concerts de 1977. Angelo avait fait un gros travail d'arrangement sur les nouveaux titres. Satisfait, Khanh lui a proposé d'intégrer Taï Phong.
L'enregistrement de " Sun " a commencé en 1996 et s'est terminé vers l'été 1997. Jean Mareska a ensuite démarché les maisons de disque avec la bande sous le bras. La matière était là, restait à faire le produit fini, et ce n'était pas le plus facile. Taï Phong a eu beaucoup de mal à décrocher un contrat discographique. Certains se demandaient si le groupe avait toujours une place, d'autres pensaient que sa musique était dépassée… Le problème essentiel résidait dans le fait que les chansons étaient en anglais. Les quotas radiophoniques poussaient à présent les maisons de disques à ne produire que des vedettes qui chantent en français. C'était une des conditions de base pour avoir plus de chances de passer en radio.
Après avoir perdu un an avec une maison de disques qui leur a fait de fausses promesses, Taï Phong signe chez XIII bis records.
Là encore, le groupe a dû faire des concessions. Le disque ne sortait que si " Sister Jane " figurait sur l'album. Une nouvelle version a donc été enregistrée, qui s'est ajoutée aux huit nouveaux titres. Parmi ces morceaux, cinq sont de Stéphan avec une sonorité très " Supertramp ", tel que " Now I know ", " Last friend " ou " Everything's wrong ". Avec une majorité de slows, c'est un album à consonance plus commerciale que les précédents. Il y a quand même quelques titres qui sont dans la lignée du rock progressif (" Rainy nights in Saïgon ", " Sun ").
" Sun " est sorti dans la plus grande confidentialité. Les disquaires se sont contentés de placer quelques exemplaires dans les bacs sans le mettre en évidence. Mais des fans se sont réveillés et quelques médias s'intéressent au groupe. Dans l'esprit collectif, Taï Phong évoque toujours quelque chose. Pour certains, c'est l'ancien groupe de Jean-Jacques Goldman. Pour les plus avertis, c'est une musique, un style… Toute la base est là, ne manque qu'un peu de promotion pour lancer le groupe.
C'est ce à quoi se sont intéressés Khanh et Stéphan. L'idée était de refaire des concerts et de retrouver un public qui ferait vivre Taï Phong. Le problème est que, la maison de disque n'assurant pas la promotion, c'est le groupe lui-même qui doit faire les démarches.
Si l'album " Sun " a eu une sortie très discrète en France, il a bien décollé au Japon. Le pays du soleil levant ne les avaient pas oublié. Sans doute y avait-il là un public potentiel pour Taï Phong.
A partir de novembre 2000, le groupe tente quelques apparitions en public : au carrousel du Louvres, Khanh, Hervé et un guitariste-chanteur nommé Eric font une prestation dans l'aire de restauration. Le 2 décembre, Taï Phong presque au complet (Angelo est absent) donne un concert au 287 Café d'Aubervilliers. Il ne s'agit là que des prémices d'une tournée qui est envisagée.
Dans les autres projets, il y a un nouvel album car il reste beaucoup de chansons en attente par rapport à ce qui avait été proposé pour " Sun ".

 

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