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Dernier CD Taï Phong « live in Tokyo »

Recevoir un nouveau TaÏ Phong c’est comme recevoir un cadeau. Même en connaissant les morceaux par cœur, comme beaucoup de leurs fans, on ne peut être qu’enchanté. Là il s’agit non seulement un nouveau CD mais en plus il est double et live. Un live à Paris serait bien mais comme on ne fait rien à moitié chez Taï Phong, on décide de profiter d’une tournée au Japon pour le faire là bas, rien que ça. Et comme la série de concert a bien plu à nos amis japonais, il décide d’en faire un DVD pour le plus grand plaisir des fans dont je suis, que nous sommes.Comme je le disais, même si nous connaissons les morceaux du groupe, on finit toujours par dénicher une nouveauté. Je l’ai moi-même vérifié et à plusieurs reprises sur ce disque. Nous savons tous également que le groupe est une grande famille et que les membres le composant changent relativement souvent mais avec un socle bien présent d’anciens toujours fidèles. Dans cette version de Taï Phong qui pour moi est une des plus homogène et pourquoi ne pas dire, parfaite, on y trouve un nouveau clavier qui en plus sait chanter et ll faut entendre comment ! Bastien puisque c’est son prénom, accompagne Jean Philippe l’autre clavier historique du groupe. Un nouveau guitariste qui a succédé à Mickael Zurita et avec une certaine maitrise de son instrument qui fait plaisir à entendre. Son prénom Gilles. Un autre nouveau guitariste au sein du groupe qui n’est autre que le fils de khanh, membre fondateur, auteur compositeur de Taï Phong. Davy est un guitariste hors norme. Je pense n’avoir jamais entendu quelqu’un monter ou descendre le manche de son instrument aussi vite. Ca pourrait être une bouillie inaudible et bien c’est tout le contraire parce qu’il sait intégrer ses montées de gamme dans un ensemble mélodieux. Qui d’autre au sein du groupe ? Un nouveau batteur, Romuald, qui sait de quoi il parle et qui fait résonner ses fûts et sonner ses cymbales de baguettes de maître. Une ancienne chanteuse également, ancienne malgré son jeune âge. Il faut dire qu’elle chante dans Taï Phong depuis ses 14 ans. Aïna interprète les textes de Khanh de bien belle façon et surtout avec le temps, elle doit avoir 22 ou 23 ans maintenant, elle a acquis une maturité vocale qui me fait dire, après avoir entendu beaucoup de chanteuses dans le groupe, que c’est sans doute la meilleure d’entre elles, et sans vouloir minimiser le talent des autres. Klod le bassiste toujours fidèle à lui-même. Un killer né avec sa basse à 6 coups (cordes).

Mais parlons un peu du double CD «  Live in Tokyo »

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Ca commence par « Out on the night ». Merveilleuse balade musicale au son progressif et quelque peu Pink Floydien. Ca pourrait être une pâle copie mais c’est sans compter que ce morceau est sorti dans les années 1970 et que si l’influence à l’époque s’entendait, il en demeurait pas moins que l’originalité était bien là de part la composition. Quel beau morceau et en live, c’est encore plus beau. Khanh début au chant et jamais ô grand jamais je ne l’ai entendu chanter aussi bien. Le public, le lieu l’aurait il porté au point d’être en parfaite harmonie avec son morceau ? Sans doute que c’est une des raisons. Bastien prend à son compte les refrains et avec une voix que je qualifierais de miel. C’est un avis tout personnel mais en étant honnête que peut on dire d’autre ? C’est juste et posé, c’est beau. Ce n’est pas l’avis d’un candide, non c’est celui que quelqu’un qui a eu cette chance d’avoir pu écouter des tonnes et des tonnes de musique. Le privilège de l’âge sans doute.

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Now I Know, c’est le second morceau attaqué sur le CD. Après avoir salué les spectateurs Khanh enchaine et c’est un morceau joué de façon pêchu qui lui donne une force que je n’ai, pour ma part, jamais entendu. Pourtant ces morceaux sont anciens et on les imagine bien, assis sur leur longévité. Et bien le groupe arrive encore à nous étonner en les jouant de façon différente mais ça doit être la magie des musiciens et de la force qu’ils mettent à les jouer.

Un diamant arrive ensuite. « Rainy Night In Saïgon ». En faisant un parallèle avec une pierre aussi précieuse que le diamant, je ne fais pas dans la dentèle. Il faut dire que ce morceau est tout simplement magique, beau et avec des envolées vocales magnifiquement interprétées mais aussi dans sa seconde partie, un solo de maître Khanh absolument génial. Il est pour moi le roi du « slide » tellement il maitrise le bootleneck. C’est mélodieux, ça nous porte. On ferme les yeux et on se laisse aller à rêver de ce que l’on veut. Chacun peut y trouver ce qu’il cherche dans ce morceau. Raconter de quoi il parle peut servir à la compréhension du texte. Rare sont ceux qui savent d’où il vient exactement. Je dois faire parti de ces personnes, peut être. Quoi qu’il en soit, joué sur une scène japonaise et porté par l’atmosphère du lieu ça porte encore plus.

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« North for Winter ». Un joli morceau qui nous laisse un sourire aux lèvres car il est presque artistiquement naïf et ce n’est pas du tout péjoratif que de dire ça bien au contraire. Je le trouve pour ma part, superbe car la voix de Khanh est tout simplement parfaitement posée dessus. Réellement il me fait penser à une sorte de petite comptine chanté à de grands enfants que nous sommes.

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Et on repart avec « Goin’Away ». morceau rythmé avec des allures de rock sur des parties plutôt cool mais on est bien dans du pur rock prog avec les changements de rythmes qu’on a l’habitude de retrouver dans les morceaux du groupe. Un mot sur la voix d’Aïna qui s’impose comme étant véritablement The Voice de Taï Phong. Personne ne chante ce morceau comme elle. Que dire du trio de guitares l’osmose entre le père et le fils ou vient s’articuler la partie de Gilles. C’est grandiose. Il ne faut pas en oublier pour autant les claviers qui imposent leur partition en laissant planer les notes sur une basse appuyée qui sait se démarquer quand on le lui demande et sans doute quand Klod le sent.

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Vient après un morceau plutôt cool puisqu’il s’agit de « Lisa ». Nous sommes sur du classique Taï Phong qui sait, à ses heures, nous distiller de la douceur. Piano, voix ce qui pourrait suffire à ce titre, mais un groupe reste un groupe et il est vrai que lorsque l’on y rajoute les chœurs, les claviers et la rythmique, ça prend une hauteur qui fait de ce morceau un petit joyau.

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Un autre classique du groupe « The gulf Of Knownledge ». Une nouvelle fois on plonge dans le rock progressif aux accents japonais lorsque débute le morceau. Il faut dire que c’était déjà comme ça dès la sortie de ce morceau en 1976 je crois. On assume pleinement ses accents extrêmes orientaux pour Khanh et pourquoi les cacher lorsque ça nous apporte autant de plaisir à l’écoute. Rapidement ces accents se fondent, se mélangent avec des sons venus du sud de l’Europe. C’est assez étrange d’y entendre le toucher de la mandoline fait par une guitare mais aussi un son de guitare classique. Ca sent le soleil et la chaleur dégagée est envoutante notamment quand la voix de Romuald vient se poser juste après un pur solo de batterie qui se veut endiabler malgré une ligne musicale d’un calme à toute épreuve. Un très joli solo de Davy, clair et limpide sur son Ibanez à 7 cordes. Davy joue sur Ibanez. Il en a 2 sur scène et pour lui 7 cordes s’imposent. Ne me demandez pas comment ça se joue une guitare 7 cordes ni, comment on l’accorde. Je n’en ai aucune idée.

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« Come To Me » arrive et Aïna pose sa voix sur le clavier de Jean Philippe pour une introduction qui laisse promettre encore un de ces morceaux dont Khanh a le secret et qui nous transporte dans nos rêverie. Rêverie portée encore plus haut lorsqu’il entame son solo avec son jeu « glissendo » au bootleneck. C’est un délice d’entendre ces notes qui glissent. Mais je crois qu’il faut entendre le tout pour se faire une parfaite idée de ce que peut être un morceau qui part sur des parties tellement calmes et dérivent sur une forme de rock avec des guitares qui fusent et les guitaristes sont tellement bons, tellement pro ce qui n’empêche nullement le feeling de passer par-dessus la technicité. C’est ça qui est bon.

Un classique s’il en est, « Sister Jane ». On a tellement eu l’habitude de l’entendre par Jean Jacques Goldman qu’on a l’impression que c’est lui qui l’a écrit et en fait pas du tout. Maître Khanh l’a créé dans ces années où il était de bon ton de faire un slow pour qu’il passe en radio et effectivement il est passé en radio et du reste, on l’entend toujours. Aïna sait nous faire oublier le timbre de Goldman sur cette « petite » chanson et les chœurs font le reste. Ca reste un classique qui n’a pas prit une seule ride, comme tout bon classique qui se respecte. Peut- on penser que ce morceau à presque 40 ans ?

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On écoute « One Day » ? oui parce que ça vaut le coup (comme les autres morceaux), et on ne pourrait parler que des parties guitaresques qui sont fabuleuses de justesse et de feeling. Encore une démonstration de Davy sur une 7 cordes mais toujours la douceur du jeu de khanh. C’est du reste quelque chose d’assez mystérieux ça. Comment peut-on jouer avec une telle douceur alors que le morceau impose du rock et la basse est souvent là pour nous le rappeler. Klod sait très bien nous rappeler à l’ordre. Attention Taï Phong c’est aussi du rock !

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« Dance » composé et chanté par Khanh et Goldman à l’époque est un autre slow qui aurait pu avoir exactement le même succès que « sister Jane ». Ce ne fut pas le cas et je me demande bien encore pourquoi ? La mélodie est magnifique, et Aïna a repris la partie de Goldman à la perfection. Quelle chaleur dans cette voix après la douceur de celle de Khanh. « Dance let me dance with you » on aimerait bien effectivement comme on le faisait « dans le temps » s’enlacer avec sa partenaire et danser tout simplement. J’aime profondément ce morceau.

Et on repart dans le rock prog avec « When it’s the Season ». Encore un morceau écrit par Goldman et là ça laisse la part belle aux guitares, basse y comprit. Et lorsque, Aïna se met à chanter ça ouvre un éventail d’éléments musicaux qui s’expriment pour notre plus grand plaisir. C’est purement musical et il faut aimer la musique pour tout comprendre ce qui se passe dans ce morceau où les rythmes se suivent et diffèrent. Parties rock ou planantes, guitares qui se parlent, qui se répondent, qui jouent ensemble la même partition. C’est de la grande composition et les arrangements font que ça diffère du morceau original, et ils sont plutôt remarquables. Le tout fait que ce morceau est bien de notre époque, de notre siècle. Et quand Khanh vient conclure cette chanson avec uniquement le piano de Jean Philippe derrière, on a juste à fermer les yeux… »it’s cold tonight for the season »

« Long Ago » arrive et khanh prend sa 12 cordes, Aïna chante et une nouvelle fois et au risque de me répéter, on ferme les yeux et on voyage. Que dire d’autre ? C’est cool, c’est doux, ca berce mais on ne s’endormira certainement pas. La ligne mélodique n’est que douceur et sait nous emporter là où on se sent naturellement bien.

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« Fields Of Gold », autre classique du groupe. Il fait parti de ces morceaux qui marquent par leur qualité musicale et pour que cette qualité soit là il faut une mélodie parfaite, une musicalité et une entente parfaite entre les musiciens. J’ai été frappé sur le dvd de voir Aïna s’approcher de Khanh comme pour le remercier de lui avoir permit de chanter ce morceau. Il est à écouter jusqu’au bout parce que la fin est dantesque. Je vous promets qu’il ne faut pas être n’importe quel musicien pour avoir créé ça. C’est absolument géant et pour servir cette musique cette création, ce trésor musical, il faut être un sacré musico et tous les musiciens de Taï Phong le sont, tous sans exception. Rien que d’en parler là, ça me fout les poils. L’expression n’est pas très jolie, mais elle a le mérite d’être explicite. Davy et Gilles sont de sacrés guitaristes.

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« Fly Away » enchaine et nous replongeons dans la douceur d’une mélodie, d’une voix. Alors le titre le dit lui-même. On peut voler partout, planer au dessus des plaines et montagnes. Ca reste du rêve et cette musique est propice aux rêves. Prenez votre rêve et écoutez.. Fly Away les fans.

« Davy », Chanson écrite pour son fils Davy et qui porte son prénom, ce morceau est rythmé. Il est entrainant et moi je me pose une question qui n’est pas essentielle mais bon, je me la pose. Que se passe-t-il dans la tête du fils lorsqu’il joue cette chanson ? Parce que sur le DVD il la joue comme les autres morceaux, il n’y a pas une petite différence et pourtant elle est pour lui cette chanson et quand il déroule ses notes sur son Ibanez il doit bien y penser et comme il fait tous les solos sur le morceau ça doit bien lui faire quelque chose ? C’est un clin d’œil bien sûr. En tout cas c’est une compo somptueuse. Là aussi ça donne envie de bouger.

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« Carry Me » est la seule chanson de Taï Phong qui a deux versions. Une française et l’autre comme sur le CD en anglais. Parlant des rapports qui s’effacent peu à peu entre deux êtres qui s’aimaient. Elle est toute en mélancolie avec des paroles qui ne laisse aucun doute sur le devenir de cette histoire d’amour qui s’éteint. Musicalement ça colle parfaitement aux mots pour ne pas dire aux maux. Davy donne une leçon de guitare à la fin sur son solo. J’ai eu du mal à suivre ses doigts tellement il joue vite. Alors ça pourrait être paradoxal parce que c’est un morceau plutôt mélancolique alors que les notes distillées par Davy sont sorties on ne sait d’où et pourtant elles sont bien là.

Quand on met le public japonais à contribution ça donne une vraie participation, une vraie communion entre le groupe et son public et ça donne un refrain sur « Sun » qui sonne à la perfection. Cette fois ci c’est au tour de Bastien de se distinguer aux claviers dans une passe presque jazzy. C’est ça qui est magique avec Taï Phong c’est qu’ils marient les genres, les entremêlent et tout ça donne une alchimie parfaite.

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On s’arrête sur le titre « Meggie ». Rythmé à souhait, il donne envie de chanter avec Aïna. Ca aurait pu faire un tube si les radios françaises savaient faire autre chose que de nous affliger de banalités musicales et surtout ne cédaient pas à la dictature des grandes majors. En tout cas pour les privilégiés qui connaissent Taï Phong y compris à l’étranger, c’est un vrai plaisir de voir comme ça fonctionne. Meggie aurait pu être le dernier morceau sur les CD sauf que les applaudissements nippons ont fait revenir le groupe pour un dernier titre.

« Follow Me »… ça pour les suivre, on continuera de les suivre. C’est un vrai morceau de fin de concert. Un super groove, un super feeling qui pourrait nous laisser sur notre faim tellement on en redemande encore. Sauf que là vienne de se dérouler plus de deux heures de concert et que l’on n’a pas vu le temps passer tellement on était sous l’emprise musicale de Taï Phong.

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Et ce ne sont que les CD, parce que si en plus on visionne le DVD du concert on est encore plus servi. Les lumières sont justes ce qu’il faut sans effets inutiles. De temps en temps un film passe sur un écran géant derrière le groupe mais surtout, surtout, on les voit bouger, on les voit jouer et on voit à quel point ils ont été applaudis à chacun de leurs morceaux. Si je ne vous ai pas donné envie d’acheter les Cds ou le DVD voir, les deux alors je ne sais plus quoi faire. Bien sûr ce n’est qu’un ressenti personnel et je ne peux forcer personne à aimer ce que j’ai entendu et vu de ce groupe qui berce mon univers musical plutôt vaste, depuis mon adolescence. Alors merci à Khanh de m’avoir permit de vivre tout ça par les disques, par les concerts que j’ai pu voir en live, et par son amitié.

Thanks for all my friend

Jean Fred

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